5. Pinky
5. Pinky
Emara Stone
Énorme !!
Le bâtiment, les portes, le plafond. Tout est massif. Les gens se promènent, ressemblant à des mannequins de défilé en costumes, avec des dossiers dans les mains et des téléphones coincés entre la tête et l'épaule.
Honnêtement, je me sens comme un chiot perdu dans cette grande entreprise.
"Où allez-vous, monsieur ?" Un homme d'âge moyen me demande poliment. Je le regarde et la première chose que je remarque, c'est sa mèche rouge délavée à l'avant de ses cheveux bruns. Stylé !
"Je suis ici pour un entretien. Je cherche la réception. À quel étage ?" Je le regarde dans les yeux et parle avec assurance, comme un homme s'adressant à un autre.
Le liftier me regarde comme si j'avais mal prononcé son nom. Il me fixe pendant cinq longues secondes. Je le fixe en retour. Pas question de perdre ce concours de regards.
Après quelques secondes, qui ont semblé durer des semaines, il dit : "C'est juste là, monsieur." En pointant vers ma gauche.
Oh ! Bien sûr, les réceptions sont toujours au rez-de-chaussée. Cerveau stupide.
Je suis la direction de son doigt et vois une grande table en forme de C avec de grandes lettres en forme de ballon de football 'Réception' écrites dessus. S'il y avait de l'alcool en arrière-plan, cela ressemblerait à un bar.
Alors que je me dirige vers la réception, j'entends un ton sarcastique derrière moi, "De rien, monsieur."
Je me retourne pour lui sourire, "Le rose te va bien." Je dis en pointant ses cheveux brillants. Ses yeux se plissent et ses lèvres se serrent en une fine ligne tandis qu'il me lance un regard meurtrier.
Hah ! Toi, le rose.
Je marche vers la réception comme Tom Cruise après avoir fait exploser une voiture en arrière-plan. Je vois une femme avec un excès de maquillage travaillant sur l'ordinateur. Son rouge à lèvres dépasse de ses lèvres pour les faire paraître plus pleines. Elle me regarde, puis sourit, sachant qu'elle m'a surpris en train de fixer ses lèvres.
Fille, s'il te plaît ! Je regardais juste le mauvais travail de maquillage. J'aurais pu faire mieux sur son visage.
Elle me fixe, mes vêtements, puis mes cheveux. "Comment puis-je vous aider, monsieur ?" Elle semble impressionnée. "Je m'appelle Ethan Stone. Je suis ici pour un entretien. Pouvez-vous m'aider ?" Je dis d'un ton soyeux et viril.
Elle rougit et tourne la tête vers l'écran de l'ordinateur, tapant rapidement comme un lapin. "Vous devez vérifier votre ID ici. Ensuite, vous êtes prié d'attendre au quatrième étage du département RH. Assurez-vous également de relire votre CV. Ils posent des questions à partir de là uniquement." Elle parle délicatement en clignant de ses faux cils vers moi.
Je lui souris alors que je donne l'ID d'Ethan pour vérification. Elle rougit à nouveau. Suis-je si joli ? Ou si beau ?
Soudain, je la vois froncer les sourcils alors qu'elle regarde l'ID avec scepticisme, puis me regarde avec des sourcils confus. Et puis ça me frappe...
Merde ! C'est l'ID d'Ethan.
"J'ai eu un accident l'année dernière et j'ai subi une chirurgie de reconstruction de la mâchoire." J'essaie de paraître triste en faisant un visage abattu et déprimé.
"Oh ! Je pense que vous avez l'air très bien maintenant. Voici votre ID. Bonne chance et bonne journée, monsieur." Elle sourit doucement, mais tout ce que je vois, c'est son rouge à lèvres qui dépasse de ses lèvres. Elle rougit encore.
Fille stupide !
Je prends l'ID et lui rends un sourire poli, puis je m'éloigne. Mais soudain, je me retourne pour la remercier et la surprends en train de mater mon derrière.
Je pense que je n'ai pas besoin de la remercier.
À la place, je lui fais un sourire narquois et me dirige vers les ascenseurs où j'avais rencontré le rose quelques minutes plus tôt.
"Quatrième étage, département RH." Je parle d'un ton rauque en le regardant. Je vois un badge sous son épaule droite qui dit - 'Roger'.
Il appuie sur le bouton du quatrième étage, sans me jeter un regard. Le trajet du rez-de-chaussée au quatrième étage se fait en silence. Un silence assourdissant.
Ding
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Avant de sortir, je regarde le liftier et ricane, "Merci... le rose." En prononçant le dernier mot lentement.
"C'est Roger et de rien, monsieur." Sa voix est ferme et ses poings serrés à ses côtés.
En quittant l'ascenseur, je lui lance un sourire narquois et ricane, "Bien reçu... le rose."
Puis je pars avec un sourire capable d'illuminer une ampoule.
