Chapitre 9 : Noms d'animaux

-Molly's POV-

Je levai les yeux vers Jean-Pierre, incapable de décider quoi lui dire. Je ne savais pas comment expliquer ce que Scott représentait pour moi. Je ne savais même pas CE que Scott était pour moi soudainement. Quoi qu'il en soit, les exigences de Jean-Pierre commençaient vraiment à m'irriter, au point où j'étais presque prête à lui dire exactement où il pouvait les mettre.

« Monsieur, » commençai-je doucement, me rappelant de respirer. « Si vous vous souvenez, vous ne m'avez pas dit grand-chose sur où nous allions ou ce qui se passait. Vous m'avez À PEINE dit à quoi m'attendre, sauf de m'asseoir et de me taire. De plus, je n'avais aucune idée que Scott serait ici. Je vous aurais prévenu si je l'avais su, et j'aurais peut-être refusé de venir ici tout court. »

Jean-Pierre semblait un peu perturbé par ma réponse raisonnable. Je supposai qu'il aurait probablement préféré que je minaude et supplie son pardon. Mais ce n'était vraiment pas mon style, surtout que je n'avais rien fait de mal.

« Vous avez vraiment besoin d'apprendre des manières, » déclara Jean-Pierre, déçu.

« Monsieur, je crois que j'ai été aussi polie que possible dans cette situation. Je commence à penser qu'il est peut-être temps pour moi de rentrer chez moi, » dis-je, prête à me lever.

Jean-Pierre recula immédiatement. Son visage s'adoucit et il toucha doucement ma joue. « Non, non, non, ma belle. Pardonne-moi. Tu as raison, j'ai été un peu précipité. J'aurais dû réaliser que tu étais un peu secouée. Nous ne jouerons pas ce soir. Nous nous contenterons de nous asseoir et de te laisser tout assimiler. »

J'hésitai. Je ne voulais pas rester avec ma culotte exposée à la vue de tous, et la position dans laquelle j'étais n'était pas la plus confortable. Mais je ne pouvais pas nier ma curiosité pour tout ce qui se passait autour de nous. Si ce n'était vraiment pas impoli de regarder autour de moi, peut-être que je pourrais rester un peu plus longtemps.

« Juste un peu plus longtemps, » acceptai-je.

« Voilà une bonne esclave ! » me complimenta Jean-Pierre.

« S'il vous plaît, ne m'appelez pas comme ça, » lui dis-je doucement. « Je n'aime pas ça, et c'est légèrement irritant. »

Jean-Pierre fronça les sourcils et se détourna pour s'asseoir de nouveau sur le canapé. « À moins que tu ne rejettes complètement ce mot, je continuerai de t'appeler ainsi parce que cela me plaît. C'est ainsi. »

Je me raidis face à son rejet et regardai la zone de jeu. Une femme attachait un homme à une grande croix en bois, et elle avait un fouet enroulé autour de son torse. Je n'avais aucun doute qu'elle allait utiliser cette chose affreuse sur lui, et pendant un moment, j'eus une image plaisante d'elle faisant la même chose... à Jean-Pierre.

Je refoulai cette pensée, me rappelant qu'il pouvait être agaçant. Mais il me permettait d'observer quelque chose que j'avais secrètement envie de découvrir depuis la première fois que j'avais lu un roman érotique.

J'avais toujours voulu trouver quelqu'un pour essayer les actes que j'avais lus. Je me demandais si c'était peut-être ce moment-là. De toute évidence, Jean-Pierre n'était pas opposé à un peu de fantaisie et semblait plus que disposé à explorer ces choses avec moi. Est-ce que cela importait vraiment que je prenne exception au terme qu'il avait choisi pour moi ? J'avais entendu ce terme dans quelques livres que j'avais lus et je l'avais toujours détesté. Mais il n'était pas rare que les Dom appellent leurs subs ainsi. Mais il y en avait d'autres que je préférais beaucoup plus que celui-là.

Peut-être que si je lui disais quelques-uns de ceux que j'aimais, nous pourrions parvenir à un accord, et il pourrait arrêter d'utiliser ce foutu mot.

« Monsieur, j'apprécie que vous aimiez le mot esclave. Mais je préfère des termes comme animal de compagnie, petit, cher, même soumis si ceux-là sont trop doux pour vous », lui proposai-je.

Jean-Pierre secoua la tête. « À moins que tu ne me refuses ce nom, je continuerai à l'utiliser. C'est mon terme préféré. »

« Je ne l'apprécie pas particulièrement, Monsieur », répétai-je fermement.

Il me fit un signe de la main pour me faire taire. « Ma réponse est la même. Maintenant, regarde le spectacle. Un des soumis va être puni. Probablement parce que l'esclave a répondu à son Dom. »

Voilà. Pensai-je. Voilà la menace subtile de punition si je ne laissais pas Jean-Pierre avoir ce qu'il voulait, que ça me plaise ou non. Mon instinct me disait qu'il y avait quelque chose de malsain dans cette affirmation.

Je regardai la soumise se faire réprimander par son Dom pour une raison quelconque. J'étais très curieuse de savoir ce qu'elle avait fait pour mériter cette leçon. Elle semblait très désolée pour ce qu'elle avait fait, et je pouvais voir l'affection que son Dom avait pour elle même s'il restait ferme. J'aurais juré voir l'homme dire quelque chose comme : « Je n'ai pas envie de faire ça, mais tu dois apprendre. »

Il n'y avait aucune animosité ou colère sur le visage du Dom. J'avais vu plus de colère sur le visage de Jean-Pierre ce soir que je n'en voyais sur celui de ce Dom à aucun moment.

« Oh, j'espère vraiment qu'il va la fesser », dit Jean-Pierre, presque au bord de ce qui ressemblait à un rire.

Je n'étais pas sûre de vouloir vraiment voir la punition, et je n'étais certainement pas aussi impatiente que lui. Je détournai le regard, reportant mon attention dans la direction où j'avais vu Scott pour la dernière fois. Même si je voulais prétendre que Scott n'était pas dans le bâtiment, parfois je jurais que je pouvais sentir son regard sur moi.

Comme s'il sentait mon regard, la foule sembla s'écarter, et je vis le bar où Scott avait été envoyé se détendre par l'homme, Laurent. Laurent était là avec la femme magnifique qui faisait encore légèrement monter ma colère, mais il n'y avait aucun signe de Scott.

La femme qui tenait le bar leva les yeux à temps pour croiser mon regard. Je détournai rapidement les yeux, ne voulant pas sembler fixer même si c'était le cas.

Qu'était-il arrivé à Scott ? Où était-il allé ? Avait-il trouvé l'une de ces soumises sexy et à moitié habillées et l'avait-il emmenée jouer ? Depuis quand était-il intéressé par le BDSM ? Bien qu'il ait toujours eu l'aura d'un Dom, je ne pouvais pas croire qu'il était réellement dans tout ça. J'avais des millions de questions que je voulais lui poser.

Mais maintenant, il avait tout simplement disparu.

Le besoin de le trouver et de lui parler prit soudainement le dessus sur tout le reste. Je me fichais de ce qui se passait avec la soumise et le Dom, ce qui semblait captiver toute l'attention de Jean-Pierre.

« Monsieur », appelai-je Jean-Pierre. « Je dois aller parler à Scott. Puis-je aller le chercher, Monsieur ? »

Jean-Pierre me fit un signe de la main presque négligemment. De toute évidence, ce qui se passait devant lui était bien plus intéressant que moi à ce moment-là, et je profitai de sa préoccupation. Avant qu'il ne change d'avis, je me levai et me précipitai vers le bar.

Je n'avais aucune idée de l'endroit où se trouvait Scott, mais j'avais le sentiment que Maître Laurent le savait, et il avait bien dit de venir le voir si j'avais des questions.

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